A vous de choisir - Recitar, vesti la giubba
Par Kozlika le samedi 17 mars 2007, 17:15 - Lien permanent
Cette fois il vous faut choisir dans ma collection quel interprète pour « Recitar, vesti la giubba », un air pour ténor extrait de I Pagliacci, un opéra de Leoncavallo.
Vous avez jusqu'à mardi soir pour donner votre avis.
Le contexte : Canio est le directeur d'une troupe de Commedia dell'arte. Sa femme est très courtisée, notamment par Tonio, l'un des comédiens de la troupe. Elle le repousse mais file dans les bras d'un villageois. Tonio se venge en le disant à Canio, juste avant cet air. Et juste après la représentation devra commencer, où il jouera le mari trompé par une femme... incarnée par la sienne. « The show must go on » dirait-on aujourd'hui. Canio, désespéré chante ridi pagliaccio - ris donc, clown...
Me grimer ! Quand mon cœur saigne !
Quand les sanglots m'étouffent !
Quand je suis fou !
Et pourtant il le faut ! Bah, suis-je donc un homme ?
Je suis Paillasse ! [litt. pagliaccio=clown]
Reprends ton masque blêmi de farine,
La foule paie... et veut rire de toi ;
Si Arlequin t'enlève Colombine
Ris donc, Paillasse, chacun t'applaudira.
Change en grimace
Ton supplice et ta peine,
Qu'un mot cocasse
Déguise ta douleur...
Ris donc, Paillasse,
De tes cris, de tes larmes,
Ris des sanglots qui te déchirent le cœur.
Trois Cinq ténors dans les bulletins de vote. Malheureusement les autres pistes que je possède ne passent pas trop bien à l'écoute en ligne. Si vous chérissez cet air par tel ou tel autre interprète vous pouvez m'envoyer le fichier et ses références pour que je l'ajoute à la radio.
Commentaires
Youpi, un de mes airs préférés.
Alors "Ridi pagliaccio" c'est du lourd, les tripes à l'air et tout...et le gros danger, bien sûr c'est (enfin, à mon avis) d'en faire trop.
Les trois ténors sont des pointures, mais mon coup de coeur c'est le numéro 2 : pour les nuances subtiles que je ne retrouve pas dans l'interprétation un peu monolithiquedes autres (un rire qui sonne vrai, le soupçon de fierté dans le "tu sei pagliaccio", les larmes dans la voix dans la dernière phrase, mais pas de sanglots à la fin...). Et en plus il a des aigus ravissants.
n°1 : j'aime vraiment bien cette interprétation... Je le vois bien... On s'y croirait.
n°2 : ouh, celui-là il est plus nerveux, c'est un peu comme Caballe en femme, il appuie bien sur les syllabes (donc ce doit être un bon chanteur vu que Caballe a beaucoup plu aux vrais connaisseurs la dernière fois) mais moi ça me semble "surjoué", "surinterprété" ces longues syllabes...
n°3 : il a l'air plus moderne, j'aime bien aussi. Il propose une interprétation plus tragique.
J'hésite entre le 1 et le 3, avec quand même une préférence pour le 1 en l'écoutant une deuxième fois. Je préfère son final à celui du n°3, en fait.
C'est bizarre je suis presque sur de l'entendre dire "Tu sei pagliacco" ce qui serait donc "Tu es paillase" et non "Je suis paillasse". Sinon pour l'instant c'est la un ma preferee mais les chansons mettent longtemps a charger donc j'ai pas encore fini la deux. Super idee ! HOp hop je reviens plus tard pour le verdict final.
Je n'aime pas la version 3. Notre ami L. force trop sa voix, faite pour le bel canto, dans ce répertoire hypervériste.
La 1 est intéressante : ton ami C y montre toute son art, mais c'est un peu gâché par des effets sanglotants qui passaient très bien à l'époque, beaucoup moins bien aujourd'hui (alors que justement, il en faisait moins que d'autres, comme Mario del Monaco par exemple).
Alors ma préférence va au 2 (notre ami J si je l'ai bien reconnu), très engagé, mais plus moderne, et avec une fragilité très bien vue.
Mais le meilleur n'est pas là (un autre J)! J'essaie de te le faire passer par mail.
@eustazio
"Tu sei pagliacc*i*o", oui : il se tutoie :)
Je n'aime pas le 2 qui sur toutes ses notes tenues produit des notes qui sonnent trop hautes. J'hesite entre le un et sa voix bien pleine et le 3 dont les aigus sont si clairs et donnent l'impression d'etre facile (je crois avoir reconnu un L. aussi mais je suis pas super culturé donc pas sur). Le 3 me gene un peu pour la maniere dont il traite la fin: tres bien parce qu'il sanglotte avant le fameux sanglot de la fin, mais bizarre quand il arrive sur la partie en question (faudrait surement le voir en vrai pour que ca ait l'air moins etrange).
Donc finalement numero 3, 12 points a presque egalite avec le numero 1.
j'aime beaucoup la voix du 3.. que l'on reconnait en particulier dans les aigus...mais je préfére le 1 plus sombre.. et nettement plus effrayant je choisis le 1..je n'aime pas le 2 la voix me hérisse.
Bonjour,
Personnellement j'ai une petite préférence pour la version 3.
J'apprécie l'équilibre entre l'orchestre et la voix.
Je comprends mieux les paroles ( ce n'est pas parce que c'est la troisième fois car j'ai réécouté ensuite les versions précédentes ). Après avoir posté ce commentaire, je vais vite me dépécher de lire les commentaires précédents dont je n'ai pas encore pris connaissance.
Extrait #3 -> Lui, je ne l'ai jamais aimé, ce n'est sûrement pas dans cet extrait de mon cher I Pagliacci que je vais commencer.
Je choisis au final l'extrait #1 (contrairement à Zelda, moi, il me faut mes sanglots à la fin, pour visualiser la scène telle qu'elle est jouée habituellement).
Ma version d'anthologie est encore différente; elle implique ***. J'essaye de te l'envoyer par mail.
(Tssst j'ai masqué le nom sinon c'est pas du jeu - Koz)Hop ! deux ténors ajoutés ! On va s'en tenir là car ça va déjà être difficile (et chronophage) de comparer cinq écoutes.
La comparaison entre les versions 4 et 5 est particulièrement intéressante, car il n'est pas question de choisir entre l'une et l'autre pour des raisons "objectives", c'est absolument une affaire de goût personnel, de conception du chant lyrique, je dirais même d'hérédité.
Le 4 représente tout ce que je déteste à l'opéra : les coups de glotte, les ports de voix, les sanglots, le sentimalisme larmoyant...(*** en était une sorte d'archétype, pas très apprécié de la critique mais adulé par le public, si je l'ai bien reconnu), toutes choses qui faisaient que je me sentais souvent en décalage par rapport aux emballements du public marseillais.
Alors qu'en revanche, je trouve que 5 prouve que l'on peut émouvoir (à mon avis) dans les oeuvres véristes sans verser dans l'excès, avec sobriété et retenue (la classe, quoi !).
Mais je conçois que dans Pagliacci, on cherche autre chose !
En conclusion, je change mon vote du 2 au 5.
Après moultes écoutes avec casque je préfère la version 5.
Je la trouve bouleversante (pleine mais retenue)
oui et bien moi je préfére encore le 1.. Je déteste les versions 4 et surtout la 5...
Hmmmm la 4 c'et pas celle qui serait utilisée dans la série animée mélodies imaginaires ? Parce que ce qui m'a toujours surpris dans cette version, c'est qu'entre le rire introduction et le "Tu sei..." on croirait l'entendre dire "la gueuse". Je sais c'est stupide mais si quelqu'un a une meilleure explication, je suis preneur ! :)
Et hop, j'upgrade mon favori, c'est la 4 maintenant. La 5 est decidement trop chevrottante meme si les phrases sont super bien conduites.
On aura les réponses sur qui chante quoi ?
Je me suis trompé. c'est "opéra imaginaire" la série à laquelle je faisais référence.
J'adore ce DVD (mais je l'ai égaré dans quelque coin de l'appartement, j'ai une jaquette vide :-P)
Pour les réponses : oui, bien sûr... mardi soir !
Merci pour ce qui est pour moi une découverte Je peux participer quand même ?
Si oui, j'ai été très émue par la voix N° 1
Zut une énorme faute mais c'est parti... merci de corriger.
Moh non ! Où ça donc une faute, rose ? ;)
Beaucoup d'hésitations entre le 1 et le 5 mais finalement le 1 l'emporte pour l'émotion dans l'écoute. Merci de m'avoir permis de découvrir cet extrait d'opéra, c'est superbe.
4 : alors lui, question allongement des syllabes, il est le plus fort ! Ce doit être un très très très bon chanteur !
5: la fin est très belle et émouvante, mais je préfère quand même le 1.
Donc je confirme mon vote pour le 1
Alors sans aucune hésitation la 5 !
J'ai en général beaucoup de mal avec les voix masculines avec lesquels je ressens souvent moins d'émotion qu'avec les féminines. Mais celle-là sent le crin-crin, la nostalgie, la souffrance, je me croyais revenue au temps du cinéma de minuit (ça ne doit pas être un jeunot l'interprète).
sans aucun arguments, en plein subjectivisme, moi je vote pour la 5.
La prochaine fois que je m'énerve au volant, plutôt que de tomber dans un classique "Et ton clignatant c****** !", je vote pour cette réplique :
D'ordinaire, j'ai tendance à rejeter les interprétations anciennes. Mais là, je vote pour la 5 sans hésiter. Je ne suis pas connaisseur contrairement à beaucoup de commentateurs ici et je ne saurais pas dire techniquement pourquoi.
Mais c'est le petit pincement aux tripes qu'il m'a tiré qui me fait classer le ténor numéro 5 au dessus des quatre autres.
Difficile de choisir ! Je vote pour le Ténor 5, dont j'aime l'énergie du désespoir.
L'instrumentation des pistes 4 et 5 est audible un peu plus avant le démarrage de la voix, je pense que ça jour sur la façon dont on entend chanter ensuite. L'instrumentation de la piste 4 est très intéresante, elle contient un suspense fort avant le chant.
Le point ce soir avant d'aller me coucher :
Je n'ai oublié personne ?
Ça fait un moment que je les écoute en boucle, mais peine perdue, incapable ce soir de me concentrer sur la musique, le chant. Juste la tristesse profonde.
Acceptes-tu les votes blancs ?
(avec remerciements pour le choix de cet air précis, ce soir qui dans ma tête lui va hélas si bien).
Je change mon vote pour le ténor numéro 4.
Parce que.
;-)
@Samantdi :
Ils ne récitent pas, ils chantent. D'où les syllabes allongées.
@Kozlika
Ce n'est pas très grave, mais l'orthographe exacte est "pagliaccio", et non "pagliacco" (qui se prononcerait "pagliako").
si la Vieille pour le numéro 5 !!
Oups, yes ! je corrige le vote et le pagliaccio :)
Ténor 5 restera dans la radio Kastafiore mais chuis super feignasse aujourd'hui donc la récap et le transfert domani. Bonne nuit à tous !
Puisque le vote est clos, je me lance :
1 Carlo Bergonzi
2 José Carreras
3 Luciano Pavarotti
4 Mario del Monaco
5 Jussi Björling (j'avoue que c'est moi qui est envoyé le fichier)
Hé hé, pas mal ! 4/5 :)
C'est le 4 qui est faux ?
Toutafé :)
Pour le 4 je tente : Ruggero Raimondi ?
Pour la 4 je propose: Franco Corelli (si j'ai bon j'ai aucun mérite, cf un de mes précédents commentaires).
Ah bah zut, j'arrive trop tard ! Pas grave, au moins j'aurai découvert ce Leoncavallo dont j'ignorais absolument tout jusqu'ici. Kozlika, si tu continues comme ça, mon disquaire devrait t'envoyer des fleurs assez rapidement… Et je donne mon avis quand même : ma préférée, c'était la 2.
Philippe[s] aidé par eustazio ont désigné les interprètes des cinq pistes parmi lesquelles il fallait choisir celle qui resterait dans Radio Kastafiore. Satsuki, ne regrette rien, ton vote n'aurait pas modifié le résultat :)
En primo, mon chouchou de cette sélection, Carlo Bergonzi. Mais vu que j'aime ce gars quoi qu'il chante, nous dirons que mon avis n'était pas objectif mais néanmoins pas stupide puisque Carlo figurait en deuxième position dans vos suffrages. (enregistré en 1951)
Vous avez collectivement fait un très bon choix puisque l'enregistrement avec Jussi Björling, l'interprète de la piste 5, est considéré comme LA référence historique (et jamais égalée pour beaucoup) enregistrée en 1944. Autre référence historique, Caruso, que je ne vous ai pas donné à écouter parce que le son crachote vraiment beaucoup sur cette vieille cire des années vingt.
Une seule personne en revanche pour soutenir le choix d'extatic pour son Franco Corelli chéri adoré qui chantait sur la piste 4. Eustazio, c'est en effet l'interprète qui a été choisi pour le très joli DVD L'opéra imaginaire.
Zelda et Satsuki ont quant à elles préféré José Carreras. Bon. Pourquoi pas ; si je ne l'aimais pas il ne figurerait d'ailleurs pas dans ce panel. Mais je le trouve en général un peu trop... martial. Il lui manque l'onctuosité qui me ravit chez Carlo :)
Et ce pauvre Big Lulu, alias Luciano Pavarotti, qui n'obtient que le soutien de peano. Rho vous exagérez quand même un peu ! Quoique je n'ai pas été très juste, ce n'est pas son meilleur rôle et il en fait peut-être un peu trop.
Allez hop ! Jussi Björling va chez Radio Kastafiore et rendez-vous le week-end prochain (pour une aria de Mozart sans doute).
Merci de votre aide !
Ah flûte, ton rétrolien était resté en attente Philippe[s], je viens de le mettre en ligne :)
"Zelda et Satsuki ont quant à elles préféré José Carreras."
Oui, mais non, j'ai finalement craqué pour le numéro 4.
(troisième couche :)
Pour le rétrolien, ce n'était pas la peine, c'était juste histoire d'assurer la victoire du 5 (qui n'a pas eu besoin de moi) !